Genèse
Tracer suivant un rythme lent, maitrisé, comme on gratte la terre avec effort avec méthode pour en révéler le substrat. Composer de façon régulière, méticuleuse, structurée, contrôlée sans nuire à l’intuitif.
Chercher par la ligne, par le trait, chercher dans la répétition, dans l’ordre pensé.
Chercher et découvrir derrière l’écorce, sans affrontement, le fluide, la sève, une source en résonance avec chacun, l’écho de nos identités, de mon identité.
Puis fouiller encore, explorer le minimal pour ensuite en agrandir l’échelle.
Univers


Nourri d’une exploration par le sensible, par des formes et processus liés au vivant, mon travail nait d’observations, de prélèvement d’éléments, d’objets, liés à ce qui fonde l’histoire humaine, de formes puisées dans la nature, d’extraits photographiques, ou bien encore d’observations plus abstraites de la constitution même de la matière et de ses ramifications.
À partir de ces éléments, je m’attache à créer selon des processus de reproduction, de multiplication, de destruction, de répétition, s’exprimant du façonnage de réceptacles sortes de vestiges de l’érosion à l’envahissement maîtrisé par le trait.






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/ 06Mon univers se construit patiemment et se peuple d’objets sur le fil à la lisière de l’effritement de la disparition. Inspirée du réel, je façonne un imaginaire de formes , d’espaces, de représentations d’un monde en mouvement impliquant l’idée d’un devenir.
Chaque œuvre est une tentative d’exprimer, d’interroger ce qui reste, ce qui subsiste, l’empreinte, l’espace blanc, l’effritement, l’idée de cycle, la matière de ce qui nous constitue, le substrat source du vivant.
Je procède en construisant par strates, par ajout de couches elles-mêmes superposées, puis mêlées tel un substrat, pour autant méticuleusement ordonné. Le tout forme des récits liés aux cycles, à la mémoire, au vivant.
Ma recherche est portée par une quête profonde de nos origines, de ce qui nous constitue. Je m’intéresse aux vestiges, aux traces de mondes enfouis,voilés, à la limite du visible, impalpables et pourtant présents.
Sensible aux imbrications du monde, je perçois la réalité comme un réseau où la matière porte en elle transformation et nostalgie du concret.
Ma pratique entre en résonance avec la pensée taoïste, explorant la dynamique des dualités : l’équilibre précaire des contraires, la perméabilité du conscient et de l’inconscient, la tension entre la maîtrise et le chaos. A l’image de la peinture chinoise cherchant à condenser le cosmos, ma démarche révèle la complexité des réseaux qui nous enlacent, les imbrications.
Une tentative de révéler ces interconnexions.